Si Nara est essentiellement réputé pour son parc bourré de magnifiques temples et de p’tits cerfs mignons tout plein qui viennent vous bouffer dans la main, il y a un autre endroit qui mérite largement le détour, bien que situé à des années-lumières en terme d’ambiance.
Quel est donc ce mystérieux endroit me demandez-vous ? Et bien il s’agit ni plus ni moins d’un parc d’attraction abandonné depuis quelques années, au sein duquel la nature (ainsi que les tagueurs et autres casseurs, enfin bref des jeunes, du p’tit con quoi) reprennent peu à peu leurs droits. Pour vous faire une idée de l’atmosphère des lieux, imaginez une engeance diabolique issue de l’union entre The Walking Dead et Fallout 3 (je n’ai pas encore pu jouer a Fallout 4 du coup je préfère ne pas me prononcer sur le sujet) avec par-ci par-là des soupçons de 28 jours plus tard (notamment les 15 premières minutes). En bref, un endroit où les rêves se rendent pour mourir, comme en témoigne mon ami Tic ici présent (il s’agit manifestement d’un suicide déguisé, on soupçonne Tac mais on attend les résultats des analyses pour se prononcer…).
La fonction originelle du parc, destiné à l’origine à procurer de la joie et des souvenirs impérissables à des milliers de petits chérubins joufflus accompagnés de leurs parents blasés, apposée au délabrement ambiant génère un contraste saisissant, sorte de métaphore qui n’est pas sans évoquer la fin de l’enfance et la mort de l’innocence (si vous en doutez je vous invite à jeter un autre coup d’oeil à l’image ci-dessus). Le résultat donne un lieu esthétiquement très impressionnant, un temple de l’exploration urbaine au sein duquel on a presque l’impression de pouvoir encore entendre les rires lointains des enfants en tendant l’oreille, ce qui est tout de même un peu flippant il faut bien le reconnaitre.
Petit détail sans importance, ce parc abandonné est interdit au public, car les autorités locales n’ont pas non plus forcément envie que tous les jeunes délinquants du coin s’amusent à venir se bourrer la gueule tout en escaladant des grand-huits à l’état douteux. Dans un sens on les comprend, mais bon il y a tellement de trous dans les grillages aux alentours qu’au final c’est comme si c’était autorisé. Comment ça aucun rapport ? Ça voulait dire qu’on était en infraction ? Merde alors… Promis on le fera plus…
Pour couronner le tout, un gardien est supposé patrouiller le parc et mettre un terme aux agissements malsains des impudents voyageurs/clodos/jeunes à casquette. Même si l’endroit est assez grand et qu’on voit mal comment un seul garde pourrait couvrir à lui tout seul la totalité du parc et parvenir à choper les méchants (à moins de tomber sur des voyageurs/clodos/jeunes à casquette très, très cons), on se sent obligé de rester néanmoins sur nos gardes et faire attention à chaque bruit, si bien que le moindre bruissement de feuille morte ou le bruit du vent dans les herbes folles a vite fait de ressembler aux bruits de pas d’un garde embusqué prêt à nous tomber dessus pour nous mettre la zermi, ce qui ajoute un peu de piment dans les épinards (c’est pas ça qu’on dit ? m’en fous.) !
Pour résumer, si vous passez par Nara et que vous êtes d’humeur aventurière ce jour là, allez y faire un tour si l’endroit existe encore (mon rêve serait qu’ils décident de le conserver en l’état pour en faire un terrain de paintball géant mais je pense que je peux me brosser), c’est vraiment une expérience aussi bien marquante qu’inhabituelle !
Pour les photos c’est par ici que ça se passe:
https://ose-letourdumonde.com/nara-dreamland-japon/
V.
OSE! 