Le gratteur, la déception et moi

Bon,

je parle souvent des choses que j’aime.

Et si je parlais des choses que je n’aime pas?

« Non, ça va aller. »

Et bien je vais quand même en parler.

« Relou . »

Je n’aime pas les betteraves, les gens qui font caca dans la rue, le contact du coton et des dents… Mais en vrai, personne n’en a rien à cirer.

Donc je vais parler de ce que je n’ai pas aimé pendant mon voyage. Ou plutôt, je vais parler de CEUX que je n’ai pas spécialement aimé pendant mon voyage ou que je n’aime plus.

Alors, qui?

Si je devais choisir une seule personne là tout de suite, ce serait :

Le profiteur de Mongolie !

On en croise des cons quand on avance.

Je suis un vrai con pour certains, c’est sûr. Mais j’essaye de ne pas les décevoir.

Ceux que je n’ai pas spécialement aimé, ou que je n’aime plus c’est parce qu’ils m’ont déçu.

« Bon, viens en au fait, t’es lourd. »

Ok.

Et bien, je vais parler d’une personne en Mongolie,  l’un de nos hébergeurs et guide : J’ai nommé, mesdames et messieurs, The profitator, Pierre-Henri.

« Attends, le Mongole s’appelle Pierre-Henri ?

-Beh non! J’ai modifié les noms! »

Le type a quelques années de plus que moi, une tête de gentil, un corps de Tony Jaa. Une petite coupe en brosse, bogosse.

Il dit tout le temps: « Good, yes? » ou « Nice, yes? »

Le reste du temps, il fait semblant de ne pas comprendre.

Au premier abord, il semble et je pense qu’il est gentil. Il l’est.

Mais dès qu’il y a un peu de thune en jeu ou à se faire, il l’est moins. Il se transforme et s’opère quelque chose de magique. Il comprend l’anglais.

Quoi? Tu veux des exemples ? Mais je vais t’en donner des exemples ! Tu vas en avoir à ne plus savoir quoi en faire.

Attention, il faut prendre ce que je dis avec du recul. J’ai envie de parler (et d’exagérer l’histoire).

Tout ça ne remet pas en cause la beauté du pays où de la personne (de la personne un peu).

Ça m’a juste déçu. Profondément en fait.

1/ Je perds mes lunettes de soleil (Et crois moi que je perds rarement des choses) lors d’une randonnée et escalade du sommet d’une petite montagne.

« Ce ne sont que des lunettes, t’es matérialiste ! »

Mais je m’en fous, ces lunettes avaient juste une grosse valeur sentimentale. C’entaient les Rayban que portait mon arrière grand-père a sa naissance. Il les a transmis à son fils qui les à transmis à mon père qui me les a transmis.

Mais non.

J’ai juste vécu beaucoup de choses avec.

Bref.

Rentré au campement je lui demande comment je peux retourner en haut de la montagne, avant demain parce que le lendemain je pars et qu’il va bientôt faire nuit. Et que je veux trouver mes lunettes de mec cool.

Une petite lueur (De petit sournois) illumine légèrement ses yeux. Mais je suis naïf (En vrai, je ne suis pas naïf du tout.)  pour imaginer qu’il va profiter de la situation.

Il me propose son aide. Comme sa voiture est en panne( Comme par hasard), il me propose d’appeler un ami.

 » Salut, Michel (Encore un prénom modifié), c’est Pierre-Henri. Alors, pour 20000 tugriks, comment je fais pour gratter de la thune à un français qui a perdu ses lunettes ?

Réponse A: Ca ne se fait pas.

Réponse B: Je le frappe et je le rackette même si il fait 2 fois mon poids et que je pense qu’il me défonce.

Réponse C: J’essaye de pirater son compte en banque.

Réponse D: Je profite du fait qu’il soit attaché à ses lunettes, je lui propose de l’aide et lui explique que ça coûte cher en essence, je le baratine et tout ce qui va avec.

« Sans hésitation, réponse D.

-Ok, c’est mon dernier mot. »

Pierre-Henri m’explique que ça coûte cher en essence, il me baratine et tout ce qui va avec. Il m’explique que son ami va venir moyennant de l’argent, beaucoup, quand je vois le prix de la vie ici. J’accepte comme une victime.

Son ami arrive, je me dirige vers la voiture et prépare l’argent. Paul-Henri m’explique que c’est mieux  que je lui donne l’argent à lui. Il lui donnera après. Ok.

Je ne le verrais pas donner une seule pièce à son pote.

Tu veux que je dise ce que je pense? Je pense que cet espèce de filou à gardé l’argent pour lui et qu’il n’a rien donné à son généreux pote qui m’a emmené chercher mes lunettes que je n’ai pas trouvé. Putain, je suis dégouté.

Autre exemple de sa roublardise ?

2/ Il nous propose une visite de Ulan Bator, puisqu’il ne fait rien de particulier ce jour là. Ça fait une semaine qu’on le connait, une semaine qu’on vit avec lui. On ne se méfie pas de lui.

Jack Slater aurait dit: « Monumentale erreur. »

On lui demande à combien il estime le prix de sa visite. Il ne comprend pas.

Fous de toi de notre gueule.

Cons que nous sommes ! Ca aurait du nous mettre la puce à l’oreille, mais non.

« Nice, yes? »

On fait sa visite qui se résume principalement à des embouteillages au milieu de la pollution+un temple+un musée.

À la fin de sa visite moisie, ce petit salopard nous réclame une somme faramineuse, pour ce que c’était.

« Good yes? »

Tu sais ce que j’ai envie de faire? Lui mettre une grosse baffe dans sa petite gueule de fourbe, lui fourrer les billets dans la bouche en lui hurlant : » T’en veux encore de l’argent ? Hein? T’en veux plus ? » Et le gaver de billets comme on gave une oie, en le ruant de coups jusqu’à me faire mal à la culpabilité.

Et tu sais ce que j’ai fait ? Je lui ai donné la somme faramineuse réclamée, sans essayer de négocier, même pas un tout petit peu.

Et le pire, je lui ai donné avec le sourire.

Frappe-moi stp.

En vrai, derrière mes yeux, il y avait plein larmes qui ne demandaient qu’à sortir après une tel trahison. Pierre-Henri, pourquoi t’es aussi avide?

Maintenant je vais te dire ce qui m’a achevé. Ce qui m’a définitivement déçu de ce bonhomme.

3/ Voici le clou d’un spectacle intitulé : « Grateur’s god ».

Accroche-toi et crois-moi parce que c’est ce qu’il s’est passé. Pour de vrai.

T’attends pas non plus à un truc de malade avec un détournement d’argent, hein ?

 » Raconte! »

C’est notre dernier soir en Mongolie. Notre petite ordure de meilleur pote nous propose un restaurant, juste nous 3. On part sur un Coréen. Une idée suggérée par lui-même. Comme ça on pourra partager tous nos plats. On divisera la note en 3, c’est ce qu’on décide.

Sympa, en perspectives.

Comment on l’a pas vu venir?

Il vient nous chercher en voiture. Cool ce type en fait.

Et là, surprise!

Dans la voiture, la mère du type. Une femme très gentille, on l’a déjà vu plusieurs fois, de là à ce que cette surprise nous remplisse de joie, il y a un gouffre.

On fait semblant d’être aux anges comme de bons faux-cul.

Je pense qu’on divisera toujours par 3. Ça va, c’est toujours raisonnable.

Une fois assis dans le restaurant, on veut commander. Il insiste pour qu’on lui fasse confiance (sombres abrutis que nous sommes), il gère la commande.

Il choisi beaucoup de plats pour 4 personnes me di- je. On est de gros mangeurs, on finira.

La porte du restaurant s’ouvre. Une enfant, pas plus de 4 ans, entre dans le restaurant.

Surprise !

Comment ça?

Et bah c’est sa fille.

Une bouche de plus.

Bon, c’est pas un drame.

La porte ne se ferme pas. Une autre enfant entre et vient vers nous.

Son autre fille.

Surprise!

Qu’est ce que j’en ai à foutre!!!

Attends, mais elles sont trop jeunes pour venir seules!

Bah oui, Sherlock !

Surprise les bouffons! Doit-il se dire dans sa tête de chef des opportunistes.

Sa femme, qui doit être super sympa, entre à son tour et s’installe avec nous.

Viens grailler femme de crevarde, c’est nous qui régalons.

Tu crois qu’ils vont payer leur part? Penses-tu!

Et c’est pas fini mon gars! Les larmes me montent, j’ai des hauts le cœur.

Non, mais sérieux, il va ramener toute sa famille?

Tu ne crois pas si bien dire.

La porte s’ouvre. Mon regard haineux se tourne vers cette personne.

Tu peux m’expliquer pourquoi la dame qui rentre à la même tête que Pierre-Henri ?

Mais ouais ma poule, je vais te le dire, je vais même te la vomir l’explication. C’est sa sœur, sa putain de sœur, la sœur de cette incarnation humaine de l’avidité. Est-ce que tu me crois ? Je t’en conjure, crois moi! Je vous jure votre honneur, c’est la vérité. Voilà pourquoi j’ai craqué.

Je me lève, monte sur la table, recule d’un bon mètre et balance mon pied de toutes mes forces. Je mets une frappe Roberto Carlossienne dans la mâchoire de l’ignominie appelé Pierre-Henri, en crachant:  » Arrête fils de salaud ! J’ai tellement mal à ma confiance! Je croyais en toi!  »

« Hello! » Dis-je en vrai à la sœur, avec le sourire.

Je suis hors de mon corps. Ne reste à l’intérieur de mon enveloppe charnelle, que ma politesse.

J’essaye de me noyer dans un bol de Bibimbap. Dur de se noyer dans des légumes.

En vrai, je suis choqué.

« Les scrupules ? Ça vous parle? À ce stade P-H, mais vas-y invite tout le monde vraiment. Soit un chien jusqu’au bout! Ton beau frère n’est pas là? Dis lui de venir ! »

La porte s’ouvre. Le beau-frère entre.

Mange tes morts.

Tout le monde commande en plus grosse quantité.

Je mange du poulpe.

Je suis dépité.

Un festin de chevaliers quand je regarde la table.

Tout le monde s’est gavé. Moi et mon binôme, bof.

C’est la fin du repas. C’est le moment de l’addition. Les tirs au but. Pierre-Henri prend l’addition et se lève.

Il va au comptoir. Il peut se racheter. Le suspense est à son comble.

France -Italie, coupe du monde.

« Laquelle?

-Tu verras. »

Balle posée au point de pénalty. Il sort de l’argent et paye quelque chose.

Temps de latence.

Il revient. Pose la note sur la table devant nous.

Je la regarde, je comprends ce qu’il vient de se passer. Je le regarde en souriant.

Il a payé la moitié.

Encu*é.

Ils étaient 7.

On paye le reste.

Vous pouvez dire : « Ah bouffons, bande de victimes ! »

Non, 2 hommes brisés par cette trahison.

Je n’ai plus de mots, à part: « Pardon. Pardon d’avoir oublié qu’il y a des loups déguisés en moutons. Tas de con.

-T’as jamais été con?

-Si.

Merci de me rappeler que c’est aussi ça l’humain. »

Lui, je ne l’aime plus.

Y.

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