Le Moine, le Kid, l’Ami, le GR20 et moi Chapitre 3-Suivez le Kid

Le réveil sonne et c’est en musique, que je me réveille. Une des chansons du best of de K.Maro « Les frères existent encore » n’arrive pas à me mettre de bonne humeur. Chelou.

J’ai l’impression d’avoir dormi un quart d’heure. Je regarde l’heure sur mon radio réveil.

Bah non, je mens encore, je n’emmène pas de radio réveil en randonnée. Bah non excuse moi.!

Mon téléphone et sa mélodie me réveille. Il est 5h00 Paris s’éveille. Mais je suis pas à Paris, je suis à Bavella et il n’y a pas grand chose qui s’éveille à part mon pote Rémi, le visage gonflé par le sommeil, mais la mine(de crayon) reposée.

« Il est tôt, ne commence pas les blagues stp. Tes trucs: mine(de crayon), et les autres trucs faibles, tu les sors pas. »

Objectif numéro un: Regarder le temps, sur les aiguilles et dans la vallée.

« Quelles aiguilles? »

Celles de Bavella. Je te rappelle qu’on est sur le GR20 et qu’on est censé passer par une variante alpine, si le temps le permet.

Il est 5h00, il fait nuit et bien nuit, tellement que même Riddick galérerait.

Il pleut, il fait froid, il y a de l’orage, et du brouillard. Mais pas une petite brume charmante, un gros truc épais, presque de la mousse.

Oui, la totale. Je le garde pour moi, mais j’ai même l’impression qu’il y a des pluies acides et des boules de feu.

La variante alpine, c’est mort. Partir à la frontale, c’est mort. Faire 2 étapes au minimum aujourd’hui, c’est chaud.

Que va-t-on faire nom d’une plume?

On va aller se recoucher, en attendant que le jour se lève, non sans fumer une clope et en lançant un: « Bordel, quel temps de merde! » Avec une voix rocailleuse de détective américain.

Le réveil sonne à nouveau. J’ouvre les volets.

Un soleil radieux me caresse le visage, et m’oblige à plisser les yeux.

Tout est vert, ça sent le jasmin. Je vois passer un renard sur le dos d’un cerf. Tout est parfait, je suis en harmonie avec la nature. Rêve.

Les volets,je les ouvre effectivement, mais ils donnent sur un mur, dans un couloir.

On va voir dehors. Il fait jour, gris, il y a du brouillard, moins de pluie.

On doit y aller. On ne passera pas par la variante.

J’avale quelques amandes, une banane séchée, et une barre de céréale, Rémi doit en faire autant. Non?

Nous sommes partis.

Le moral est toujours là.

Je sens en mon compagnon, une plus grande forme que la veille après-midi. Il me le confirme, il a la pêche (melba).

Moi aussi, pretty cool.

On va contourner les aiguilles, en descendant par une belle fôret de pains. De pins? Je pense, ou de conifères ou autre.

La montagne à notre droite, qui semble toucher le ciel avec ses aiguilles, le chemin escarpé, humide, semé de grosses pierres, le contraste entre les couleurs qui le composent, la descente/falaise à notre gauche et la brume entre le gris et le blanc, confèrent a notre balade un coté mystique et magique.

La Corse s’est déguisée en décor de fresque d’heroic fantasy.

Je me sens comme dans Willow. Du coup qui est Willow qui est Madmartigan? Euh… Un, deux, trois, terre , chui Madmartigan!

Nous sommes lancés, je sens qu’on a élevé notre niveau.

Aujourd’hui, je le sens bien ces 2 étapes, voir plus. Une bonne vingtaine de minutes depuis notre départ de l’auberge, nos jambes et nos têtes suivent. C’est une expression, elles ne sont pas derrière nous en train de suivre nos troncs et nos bras.

Tout va bien. Tout va… Quoi ? Qu’est ce qu’il y a Rémi(le Zola).

Il a oublié sa caméra à l’auberge. « Bougre de con! »

Je fonds en larmes.

Mais non, rien de grave. Comme le disait le rappeur Koma: « Mauvais départ ne veut pas dire arrivée foireuse.« 

Rémi va se donner, faire l’aller-retour en un rien de temps.

Je l’attends sur un rocher et je peux contempler la vue.

Y’a pire comme chose à faire.

J’écoute surtout le vent tomber dans la vallée et hurler une musique aux sonorités d’ambiances médiévales.

Tranquille, je me sens comme un chevalier pendant une quête, posey!

Moins de 40 minutes après être parti, Rémi est de retour comme Schwarzy.

Je sors de mes pensées.

A vos marques, prêts, feu (On disait « feu » quand on était petits, pas toi ?), partez !

Cette fois, on est en marche!

On passe des petits cours d’eau, on monte sur des rochers, on marche sur différents revêtements, de la terre, des pierres, quelque chose de pas très roulant.

La nature est très verte, le temps est humide, toujours avec cette brume.

On croise une sorte de salamandre, noire et jaune. Genre, comme un léopard mais t’inverses le jaune et le noir. Non, jaune, jaune ! Un jaune bien flashy, genre le jaune de Pikachu, et un noir bien intense. Comme la couleur du café carte noir, dans la pub avant hollywood night le samedi sur TF1. Tu te rappelles ? « Try to remember, et je connais pas la suite… » Bref.

On ne touche pas ces salamandres, on respecte trop l’écosystème.

En vrai, paranos que nous sommes, on se méfie. Quoi ? T’as jamais entendu parler des grenouilles qui ont la peau toxique ?

 » Deux jeunes randonneurs rapatriés du GR20, empoisonnés par une « Salamandrus toxicus« . Je veux pas voir ça dans « le Parisien ».

« Les gens te préviendraient peut-être, si c’était dangereux, non ? »

Oui.

Quoiqu’il en soit, nous ne les touchons pas et ne faisons que les admirer. Je n’en avais jamais vu, et je suis content d’en croiser.

Je suis trop optimiste ou j’ai l’impression que le voile brumeux s’évapore ? Non, la brume disparaît comme de la buée sur la vitre arrière de ta voiture, quand t’enclenches le désembuage.

Ca tombe bien, on arrive sur le haut d’un petit plateau qui a l’air de surplomber la vallée.

La nature est de connivence avec nous pardi! Comme une femme espiègle saurait le faire, elle se dévoile au moment espéré. Et que nous montre-t-elle ?

Une belle paire de Roberts !

Bah non, c’est la nature pas une femme, gros pervers!

Elle nous offre la vue d’une virginité parfaite, une vallée semblant presque moelleuse tellement la végétation semble dense.

 Et ce n’est pas tout. On a beau se frotter les yeux, pensant enlever le filtre vert, qu’on aurait placé sur notre rétine, celui utilisé dans tout bon film allemand qui se respecte, rien n’y fait, tout est vert.

La vue est comme une peinture pour laquelle on aurait utilisé qu’une seule couleur, mais en la déclinant à l’infini.

« T’es en Irlande frérot ? »

Bon, t’es pas sensible à ce genre de choses.

On marche à un bon rythme.

Personne ne nous rattrape, on prend moins de pause, on bouffe de l’étape, on… Oh oh oh !

Qui sont ces 2 raclures qui nous rattrapent ?

On augmente la cadence, en scred.

Ils nous collent au cul, comme des vénères de la route te colleraient au cul sur l’autoroute.

J’ai l’impression d’être marqué à la culotte par Jaap Stam pendant un match de foot. Ça fait flipper.

On laisse passer 2 types, simulant une prise de vue.

On discute avec eux.

Il y en a un qui doit être militaire. Il est habillé en militaire. Bien joué Sherlock.

On apprendra plus tard que ce dernier est passé voir un pote à lui au refuge d’après. Son pote n’y étant pas, il repartira. Balèze. Une petite balade de 9h, pour voir un copain. Il y a de grandes amitiés.

L’autre gars, il ressemble à Damian Lewis d’Homeland, mais en version plus grande. Le gars, il fait au moins 2m61.

Tu m’étonnes qu’il ait une bonne cadence. Un de ses pas équivaut à 8 des nôtres. Grugeur.

« T’exagères. »

Oui.

Ils reprennent leur marche. On les suit de loin.  Mais prises de photos et de vue obligent, on les verra disparaître. Dommage, leur rythme me plaisait bien. Et puis ce type Damian Lewis d’Homeland (François) de chez nous m’était bien sympathique.

Toujours plein d’espoir : «  On les rattrapera. » me dis-je.

Sortis de la forêt, après l’enjambement d’une rivière(Grandes jambes, dis donc !), nous entamons une montée.

Il n’y a plus réellement de chemin. Heureusement que le tracé est bien tracé( ?!). Il y a ces fameuses marques blanche et rouge tous les 20 mètres grand max (Et les Maximonstres). Je n’y fais même plus attention au bout d’un moment, mais mon inconscient, oui. Fort cet inconscient,  !

On grimpe,  la base d’une montagne.

Ça me fait penser à certaines plaines d’Ecosse: du vert et des gros cailloux blancs. En bien plus raide, je te l’assure (Comme dirait Gradur).

Je commence à trouver une utilité à mes bâtons de randos.

C’est costaud, mais le refuge d’Asinau au loin, nous attire à lui d’une façon invisible. Comme quand tu fais le beauf, ivre, sur la piste de danse, que tu veux gratter une meuf, que tu mimes de l’attraper avec un lasso et que tu la tires jusqu’à toi, bogosse.

Pareil, sauf qu’Asinau, lui, va nous avoir d’ici peu.

On y est. On a faim.

Je mange des amandes et une barre de céréales. Je suis repu. Bah non ! J’ai faim ! Dois-je te rappeler que je suis celui qui a mangé 3 Ultimate double whopers de chez Hungry Jack’s, en un repas, ou encore 24 bœuf-fromages et 36 makis, pour le plaisir ? Oui Môssieur.

Mais je me suis rationné pour le GR20, je ne veux pas faire d’entorse à mon règlement et je ne veux pas acheter de surplus.

Je suis formaté.

Je n’envie même pas mon rayon de soleil, Rémi, qui avale des œufs durs.

Il va bien, il est en forme, c’est le principal.

Je vais refaire mes réserves d’eau à la source du refuge.

J’aperçois un type, comme un chevalier en quête, qui médite, appuyé sur ses bâtons, face à la grandeur de ce qu’il a en face de lui, une vallée au cœur des montagnes.

Je suis à deux doigts de voir arriver Petit-Pied, Cera, Petrie et compagnie.

Ce type, c’est Damian Lewis d’Homeland en grand, celui qu’on a croisé plus tôt.

Il fait le GR20 seul, veut le faire en 8 jours. Il a 23 ans fait du trail, moniteur de planche à voile, spécialisé dans le paddle ma gueule, court, nage, saute, rampe.

Mais c’est Taïg Khris du Sud de la France fusionné avec le type d’Homeland en vrai !

Attends ! 23 ans ?!

Le Kid.

Il est chaud comme un type de 30 ans, chevronné.

On discute et on se dit qu’on va avancer ensemble.

On raconte que le Kid nous aurait dit : « Je vais vous suivre. »

 Lol, XD, mdr, xplsdr ouahahah, jajaja.

C’est nous qu’on va te suivre.

Quand ? Et bien partons maintenant à l’assaut de l’Incudine.

Le départ est juste derrière le refuge.

A peine a-t-on (laveur) démarré que je me dis: « Mais mon vieux, c’est quoi cette côte ? » (De porc)

Je termine sur une blague ce chapitre. Sur une blague de très bon goût. Par rapport à la côte de porc. Le goût, le goût de la côte de porc, ça a très bon goût. Pas mal hein ?…

Le récit précedent: Le Moine, le Kid, l’Ami, le GR20 et moi. Chapitre 2-Départ et des doutes

La suite:Le Moine, le Kid, l’Ami, le GR20 et moi Chapitre 4 – Détour et des choix

3 Replies to “Le Moine, le Kid, l’Ami, le GR20 et moi Chapitre 3-Suivez le Kid”

  1. mort de rire ….. qu’elle plume, je suis jaloux …… je l’ai fait ce p…….de GR20 en 10jours 1/2 …. ça reste mes plus belles vacances en 51ans de carrière ….. j’attends la suite !!

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    1. Merci beaucoup, ça me fait très plaisir ce genre de message!
      Oui, c’était éprouvant mais tellement bon! C’est pour le moment, ma plus belle randonnée! 10 jours 1/2 c’est costaud! La suite arrive vite, enfin au plus vite! A bientôt!

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